Intervention de Maurice Faurobert – 5 juin 2009
Rapport n° 09.06.328
Ce schéma pour les transports est un vaste projet. Vous l’avez dit, il concerne les gares, le matériel, la signalétique, les missions d’aide aux personnes, et met en jeu une concertation avec un grand nombre d’intervenants. Il se prolongera sur plusieurs mandatures, et comporte aussi et peut-être surtout une forte ambition sociale et politique.
Dès le préambule, vous annoncez l’objectif : l’égalité des droits et des chances, contenue dans la loi du 11 février 2005, qui s’intéresse aux personnes handicapées.
À ce sujet, je veux rappeler que pendant des années la gauche socialo-communiste a manifesté avec force pour l’égalité des chances dans l’enseignement. Les campagnes d’opinion se succédaient pour faire rêver les gens.
Pensez ! L’égalité des chances, c’est dire que chacun peut avoir de la chance, et même des chances. Le mot évoque aussi bien le coup de pouce, le coup de baguette magique, le jour merveilleux où tout vous tombe du ciel : amour, richesse et considération, et, pourquoi pas, le diplôme ?
Aujourd’hui, beaucoup pensent avoir obtenu l’égalité des chances pour tous les élèves devant l’examen. On doit entendre par là le droit d’empocher le diplôme pour tous. On claironne chaque année la victoire en annonçant des records de réussite à l’examen du baccalauréat. De fait, ce sont les examinateurs qui concourent, non pas pour élever le niveau des connaissances, mais pour élever les notes de l’examen, malgré le niveau médiocre, afin d’obtenir le plus fort pourcentage de réussite. Hélas, la situation ne trompe plus personne. Le résultat obtenu est la dévalorisation du baccalauréat, des études elles-mêmes, du secondaire comme du supérieur. L’égalité des chances, dans l’idéologie de gauche, est un leurre.
e vais passer sur votre plan dit en faveur de l’égalité entre les personnes handicapées et les personnes valides, il relève de l’expression idéologique, on ne change pas en effet l’état des personnes. Pour nous, nous n’aurons pas recours à cette propagande égalitariste et mensongère, pour considérer et répondre aux besoins spécifiques de nos concitoyens à mobilité réduite.
D’après l’INSEE, ils représentent 30 % de la population. C’est impressionnant. Mais il y a aussi des handicaps heureux, comme les femmes enceintes, les personnes avec enfant, avec caddy ou poussette, et il y a des voyageurs avec des bagages lourds, etc.
Il y a aussi les handicaps suite aux accidents de la route. C’est la une grave question sociale et politique, tant il est vrai qu’il vaut mieux prévenir que guérir.
Dans le nord Isère, il est reconnu qu’après de grands progrès dans la réduction des accidents, ceux-ci repartent à la hausse, avec les catastrophes de fin de semaine aux sorties de dancings et autres boîtes. Mais c’est un sujet tabou, à cause de l’incapacité des autorités à punir la consommation de drogue.
Donc, 30 % de la population concernée, mais, comme savent le faire remarquer judicieusement les associations PMR, en améliorant l’accessibilité pour les handicapés, on améliore l’accessibilité pour tout le monde. Ainsi, nous semble réaliste l’objectif 1, soit : le réaménagement d’une centaine de gares représentant 90 % des flux quotidiens, plus 80 points d’arrêt du réseau routier, et l’amélioration de l’accessibilité, du matériel et des véhicules routiers.
En attendant, ces réalisations, et pour certaines régions dont les gares ne seront pas aménagées, il est indispensable de mettre en place des services de substitution. Vous en avez parlé et j’ai insisté dans les remarques au groupe de travail, sur la nécessité d’obtenir une chaîne ininterrompue d’aménagements et de services. Un seul blocage à un endroit rend évidemment le voyage impossible.
La concertation entre les différents intervenants : RFF, SNCF, les AOT, les collectivités locales et les associations, semble garantir des aménagements appropriés.
Nous souhaitons que soit développé avec beaucoup de soin, ce qui est dénommé « services d’assistances » dans l’objectif 3, avec un personnel ayant reçu une formation spécifique, et que soient développés les transports à la demande. Ces solutions peuvent répondre rapidement aux besoins réels, sans investissements disproportionnés.
Nous serons donc attentifs à la mise en place de ces dispositifs et à en mesurer les résultats pour satisfaire les attentes légitimes des personnes à mobilité réduite.
Ainsi, notre groupe votera donc ce rapport.