par Marie-Christine de PENFENTENYO
L’an dernier, lorsque la spéculation faisait exploser le prix des matières premières, on nous promettait la fin du pétrole au plus tard en 2020. Ce fait, conjugué à la crise économique dont les plus sérieux experts nous assurent qu’elle pourrait durer jusqu’à dix ans, doit nous inciter bien entendu à la prudence.
Cette crise est le résultat de la gestion tant des socialistes que des libéraux puisque les uns comme les autres se sont accordés à donner le primat à l’économie, l’Etat n’étant au mieux qu’une chose encombrante, voire une simple superstructure, comme aurait dit Karl Marx.
Notre économie souffre actuellement, les emplois disparaissent, les entreprises ferment, le tissu économique s’effiloche, les savoir-faire sont délocalisés et s’évanouissent.
Pour autant, notre Région a décidé de dépenser des sommes astronomiques pour le creusement du tunnel du Lyon-Turin, qui devrait être terminé d’ici 2025. Autrement dit, nous endettons notre collectivité, et donc les contribuables, afin de mettre des camions sur des trains à une époque où les camions ne pourront plus circuler puisqu’il n’y aura plus de pétrole, nous a-t-on promis. Je ne parle pas des conséquences écologiques irréparables que ces infrastructures pharaoniques vont engendrer.
Dans le même temps, les restrictions imposées par la crise et ses conséquences vont fortement limiter les marges de manœuvre de la Région puisque, Monsieur le Président, vous en êtes déjà à vous demander comment on va prendre en compte dans le budget la diminution des recettes fiscales.
Ma question a plusieurs aspects.
- N’est-il pas irresponsable de soutenir aveuglément et à tout prix un projet condamné avant même son inauguration (je parle du Lyon-Turin) ?
- Ne vaudrait-il pas mieux préparer notre économie à ne plus dépendre d’importations massives ?
- N’est-il pas urgent de tout mettre en œuvre pour relocaliser les emplois, ne serait-ce qu’en ne faisant plus fabriquer les objets promotionnels de la Région au Bengladesh ?
Enfin, quand on se pare des couleurs de l’écologie, de l’environnement, du développement durable, la première nécessité n’est-elle pas de permettre à nos paysans terrassés par la PAC (Politique Agricole Commune) et l’Organisation Mondiale du Commerce, de pouvoir à nouveau travailler pour nourrir notre population ?