par Bruno GOLLNISCH
Merci Monsieur le Président.
J’apprécie très sincèrement ce que vous venez de dire.
J’ai pu personnellement mettre à profit le long week-end du 11 novembre pour avoir davantage d’informations en particulier sur l’étendue des dommages dans la vallée de la Brévenne.
De l’avis d’un certain nombre d’élus que j’ai rencontrés, on dépassera certainement de beaucoup le seuil fatidique des 4 M€ puisque pratiquement 400 sites sont touchés (habitations, installations industrielles, artisanales) et pas simplement, malheureusement, les locaux culturels.
Je pense que cette situation de catastrophe naturelle, conformément à ce qu’a toujours proposé notre groupe, est typiquement de celle qui doit susciter bien sûr, et vous avez tout à fait raison, en vertu d’un principe de subsidiarité bien compris, l’intervention de l’État mais aussi l’intervention de notre collectivité régionale puisqu’il y a une situation un peu exceptionnelle à laquelle les collectivités locales ne peuvent pas faire face.
On ne comprendrait pas que la Région s’investisse dans des contrats globaux de développement pour financer des équipements dont l’importance est relativement mineure pour embellir une place, pour venir au secours du financement d’une salle polyvalente, etc., et ne se mobilise pas quand il se produit un dégât de cette ampleur.
Je crois qu’il y a par ailleurs une situation d’extrême urgence, les gens sont véritablement désespérés. Cette situation d’extrême urgence n’est toutefois pas absolument nouvelle. Il semblerait, à la lecture des archives historiques, qu’au début du XVIIème siècle il y ait eu une crue de la Brévenne qui ait provoqué à l’Arbresle plusieurs centaines de morts.
Je crois aussi qu’il faut une réflexion approfondie sur la politique d’urbanisme. Il me paraît évident qu’il faut arrêter de construire dans des zones inondables, ne serait-ce qu’à l’occasion de crues centenaires ou autres. Dans la commune de Sain-Bel, de l’Arbresle, la vieille ville était construite en hauteur et pas à proximité immédiate du lit de ces rivières.
Je crois qu’il est aussi important peut-être de le rappeler aux collectivités locales partenaires, aux maires, au Conseil général, à l’heure où se discutent un certain nombre de plans d’urbanisme.
En revanche, je crois que cette vallée de la Brévenne constitue (cela a toujours été la position de notre groupe) un seuil assez naturel de communication. Il est quand même moins grave de savoir qu’une route ou même un ballast de chemin de fer est momentanément submergé par les eaux que de se rendre compte que ce sont des installations artisanales, industrielles ou des habitations qui sont gravement et parfois irrémédiablement endommagées.
En conclusion, Monsieur le Président, on ne peut être que surpris pour ne pas dire atterré de ce que vous nous avez dit sur ce seuil de 4 M€ au-delà duquel, si l’on comprend bien, la solidarité nationale ne jouerait pas. C’est assez extravagant.
Autrement dit, si les dommages sont mineurs, l’État peut venir en renfort des collectivités touchées. Si les dégâts sont vraiment très importants, alors la solidarité nationale ne saurait s’exercer. Je crois qu’il y a là quelque chose d’extrêmement grave, d’extrêmement sérieux qui requiert une démarche de notre collectivité mais, dans l’urgence, il est certainement tout à fait nécessaire que nous intervenions sans attendre que l’État se manifeste avec davantage d’efficacité.