Observations de Bruno GOLLNISCH,
député au Parlement Européen,
présentées ce vendredi 24 octobre 2008 à 11 heures
devant la Cour d’Appel de Lyon.
Monsieur Le Président,
Mesdames les Conseillers,
De quoi s’agit-il ?
J’ai tenu comme parlementaire une conférence de presse dans les locaux de ma permanence électorale sur plusieurs sujets d’actualité, dont le rapport Rousso sur le prétendu négationnisme à l’Université de Lyon.
Pressé de multiples questions par certains journalistes, j’ai renvoyé la réponse à leurs questions au débat des historiens.
Je n’ai contesté aucun crime contre l’humanité commis par le régime national socialiste. Le seul fait que j’ai “contesté” est l’imputation aux Allemands du massacre de Katyn, depuis reconnu même par les Soviétiques.
A la suite de cette conférence de presse, une plainte avec constitution de partie civile, à la demande du M.R.A.P. a mis en mouvement l’action publique.
Une instruction a eu lieu. M. Chauvot, juge d’instruction, vice-président du Tribunal de Lyon a examiné toutes les pièces du dossier, toutes les dépositions faites à la police par ces journalistes, dont certains – pas tous ! – semblent très à l’aise dans le rôle d’indicateur. Il m’a entendu à plusieurs reprises. Il a conclu de façon éclatante, à mon innocence et à un montage médiatique.
La décision de M. Chauvot a été frappée d’appel par le Parquet et par le MRAP. Mais, sur ces entrefaites, j’ai fait l’objet d’une citation directe du Parquet, dans des conditions sur lesquelles il y aurait beaucoup à dire, et qui avaient même fait l’objet d’un communiqué de M. Le Procureur Général Viout. J’étais peut être le seul justiciable de France poursuivi par deux voies différentes pour les mêmes faits, car il s’agit des mêmes faits, des mêmes propos, bien que, contrairement à tous les usages en matière de presse, on se soit fondé, non sur les articles de journaux, ce qui m’aurait permis d’en confondre quelques uns, mais sur des dépositions de journalistes faites après coup à la police !
A cette citation directe vinrent se joindre quantité d’associations stipendiées dont d’ailleurs le MRAP, prenant semble-t-il quelque liberté avec le principe « una via electa » qui veut que l’on ne puisse pas opter pour une procèdure après en avoir choisi une autre. J’ai eu affaire, non seulement, d’ailleurs, au MRAP national et à son président M. Malek Boutik, peut-être soucieux de faire oublier les propos anti-juifs qui ont été proférés dans les manifestations de son mouvement, mais aussi à la section locale du MRAP.
Il en était de même d’ailleurs pour l’association SOS Racisme, puisque j’ai eu contre moi, non seulement cette association, mais aussi, – subtile nuance,- à l’association « SOS Racisme touche pas à mon pote ».
Gageons que, si j’avais eu contre moi toutes les fédérations départementales du MRAP et de SOS Racisme, qui doivent être au nombre d’une centaine pour chacun de ces mouvements, le Tribunal de Lyon aurait pu me ruiner définitivement ainsi que ma famille, en octroyant à chacune d’entre elles la somme de 6 000 euros, tarif semble-t-il octroyé sans autre exigence que l’existence de leur personnalité juridique et de leur conformité à l’idéologie dominante.
Quelle attitude doit prendre à présent votre juridiction ? J’avoue que je n’en sais rigoureusement rien.
D’un côté, s’il fallait absolument que s’engage cette procédure kafkaïenne de police de la pensée, une procédure d’instruction me parait à tout prendre infiniment supérieure dans la recherche de la vérité à celle qu’à pratiqué le tribunal de Lyon que présidait M. Schir.
Mais d’un autre côté, à quoi servirait-il que cette instruction se poursuive aujourd’hui puisque d’une part, le MRAP est manifestement irrecevable et que d’autre part, malgré l’instruction en cours, le procès a déjà eu lieu !