Intervention de Maurice Faurobert – 25 septembre 2008
Rapport n° 08.06.615
Monsieur le vice-Président, Mesdames,Messieurs,
Cette convention veut faciliter les liaisons ferroviaires entre Lyon et Saint-Étienne en réduisant les temps de par cours mais aussi en desservant mieux les gares intermédiaires. Voilà qui rendra service aux 15 000 voyageurs quotidiens d’aujourd’hui et à ceux qui ne manqueront pas d’en profiter dans l’avenir.
La conjugaison d’objectifs comme le cadencement des dessertes avec l’harmonisation des services de tran sport routier, les parkings en gare, autant de dispositions qui devront permettre l’accès aux transports ferroviaires à un plus grand nombre.
La convention prévoit la mise à disposition d’un support de titre unifié ainsi que des aménagements et services adaptés aux 126 personnes à mobilité réduite ; enfin, un système d’information voyageurs.
Sans attendre toutes ces bonnes intentions, entre juillet 2007 et juillet 2008, la ligne Saint-Étienne/Lyon a enregistré une augmentation de fréquentation de plus de 16 %, un record en Rhône-Alpes.
Quel est le moteur de ce succès ? Sarkozy et son gouvernement. Comment ? En maintenant un pourcentage scandaleux de taxe sur les prix des carburants alors que ceux-ci ont explosé sur le marché international.
Évidemment, les gens sont vite venus dans la nasse du transport collectif, et pour cause. Un billet SNCF ne rémunère qu’à peine 50 % du coût du trajet ; de plus, ils peuvent bénéficier de tarifications,d’abonnements et autres réductions.
Ce que le particulier ne dépense pas dans sa voiture, il le paye en impôt au niveau local ou au niveau national. Et pour cela, on peut faire confiance aux uns et aux autres.
Plus grave, si le particulier ne peut emprunter au- delà de ses capacités de revenus, vous, vous engagez les Rhônalpins dans des emprunts pour des investissements dans le matériel roulant à plus de 35 ans.
Certains se frotteront les mains car, finalement, tout cela concourt au report modal vers les transports collectifs censés moins polluer et favorise la fameuse mobilité, vertu cardinale dans le discours idéologique.
Moins polluer en multipliant les trains, les cars, les bus et les kilomètres, ce n’est pas gagné. Ensuite, cette mobilité imposée aux Français en constant progrès, pratiquée dans un contexte d’économie décadente, ne fait qu’allonger les distances domicile/travail. Elles ont d’ailleurs triplé en trente ans.
Or, plus on va chercher loin un emploi, plus il faudrait qu’il soit rémunérateur pour couvrir les frais. Mais c’est souvent le contraire qui se passe, ce qui contribue à la détérioration du pouvoir d’achat.
En tout cas, ce n’est pas la mobilité qui a retenu les entreprises qui se sont délocalisées à l’étranger car nous avons perdu un million d’emplois en quinze ans.
Plus de mobilité, plus de fret, moins d’emplois, c’ est ainsi que votre système socialo-libéral fait courir nos concitoyens après leur ombre et se moque de leurs efforts.
Certes, on ne se déplace pas que pour aller au travail, mais soyons sérieux ! Dans le contexte d’aujourd’hui, il importe d’abord et à chacun de reconquérir sa liberté par un revenu et un pouvoir d’achat décents, dans un métier valorisant, enfin utile à sa famille et à son pays.
Pour que les efforts d’investissements énormes dans les transports soient efficients, il est indispensable de pérenniser les emplois. En fait, nous ne ferons pas l’économie d’une politique nationale avec la ferme volonté de reconquête de nos marchés et de nos activités de production.
Pour les usagers de cet axe de communication qui attendaient depuis longtemps ces améliorations et pour ceux qui pourront en profiter, nous voterons cette convention en attendant que cette liaison contribue à un aménagement du territoire équilibré pour la reconquête de l’économie de la France.
Je vous remercie de votre attention.