Intervention de Maurice Faurobert – 10 juillet 2008
Rapport n° 08.07.489
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs.
Les contrats dits de développement ont subi de nombreuses modifications et ont bien mérité le qualificatif « d’usine à gaz » : Contrats Globaux de Développement, puis Contrats de Développement Rhône-Alpes, puis sont devenus CDDRA pour porter la couleur du jour, le développement durable.
Ici, nous dit-on, la notion de contrat devra mieux respecter les projets des territoires en même temps que la stratégie d’aménagement régional, et cerise sur le gâteau, il y aura dans chaque CDRA un Plan Climat. Là, inutile de préciser, c’est pour la communication idéologique. En somme, c’est toujours l’usine à gaz, mais en décor de théâtre.
On peut remarquer tout de même le souci de précision et d’inventaire. En effet, les objectifs des contrats devront tenir compte des Plans stratégiques de développement économique, de l’Enseignement, de la Recherche, du Transport, du Tourisme, des Loisirs, de l’Agriculture, du Développement Durable, etc. Et enfin, je vous cite : « Chemin faisant, il faudra élaborer des documents d’orientation d’aménagement spatial et d’innovation. » Ouf !
Vous reconnaissez quand même qu’il y aura un important travail de mise en cohérence. Mais la solution est vite trouvée, on crée pour ce faire les cahiers thématiques. Tout cela est si peu évident, que vous avez aimablement prévu pour le conseiller rapporteur « un kit rapporteur » pour qu’il puisse suivre la procédure. On comprend mieux aussi que vous ayez besoin d’une nouvelle armée d’animateurs répartis sur les territoires, chargés d’une communication pédagogique et convaincante, pour faire avancer vos projets.
D’ailleurs à la dernière commission, certains élus de votre majorité se sont interrogés sur la façon d’envisager et de mettre en cohérence ces procédures. D’autres demandent comment convaincre les élus locaux à s’engager dans ces démarches, car ils disent rencontrer d’énormes blocages liés au fonctionnement de la Région. Ils constatent aussi que les élus locaux trouvent la politique des CDRA extrêmement complexe et ont des difficultés à en comprendre les enjeux. Ils trouvent aussi que les exigences de la Région risquent de devenir inapplicables, et même sont un frein à la démocratie participative. Ce n’est pas le Front National qui le dit. Alors, constat d’échec ? Admettez que cela y ressemble beaucoup !
Pour nous, le vrai développement est celui des Rhônalpins, de leurs emplois, de leur pouvoir d’achat. L’évolution des CDRA que vous proposez, est loin d’approcher cette réalité. Nous dirons non à votre nouveau décor d’usine à gaz.