Intervention de Bruno Gollnisch – 30 mai 2008
Rapport n° 08.14.365
Monsieur le Président,
En préalable, je voudrais dire que nous avons beaucoup d’intérêt et de sympathie pour la riche culture et pour les populations de ce Cambodge, de ce Laos et de ce Vietnam, avec lesquels nous avons été unis par tant de liens historiques.
Pour autant, nous sommes en opposition totale avec ce rapport. Pour quelles raisons fondamentalement ? Parce que monsieur le Vice-président chargé des relations internationales, M. Bayon, vient de nous dire que ces pays sont pauvres. Il nous a rappelé la pauvreté du Laos, effectivement en termes de statistiques, c’est exact. La réalité, c’est que fondamentalement, ces pays sont riches. Ils sont très riches. Il y a plus de 60 ans, au temps de la présence française, personne n’y avait faim. On peut faire trois récoltes de riz par an.
Par conséquent, si nous sommes obligés aujourd’hui, ou si vous nous proposez aujourd’hui de venir au secours de divers programmes économiques, c’est parce que ces pays ont été ruinés et ils ont été ruinés par le communisme ! Et le communisme qui s’est imposé par la force !
Je voudrais, pour que les choses soient claires, évoquer le souvenir de deux disparus. L’un, c’est le professeur Philippe Bret de l’hôpital neurologique de Lyon, membre du Conseil scientifique du Front National qui, atteint d’un cancer incurable, a, pendant ses dernières années, opéré dans ces pays-là, au Cambodge comme au Vietnam. Ce qui montre que nous ne sommes pas insensibles aux souffrances humaines, quel que soit bien sûr le régime qui dirige un pays.
Le deuxième, c’est celui de mon camarade Tran Van Ba, président de l’association des étudiants vietnamiens en France, qui est retourné dans son pays après la conquête brutale du sud par le nord et qui a été fusillé une veille de Nouvel an par le régime communiste.
Par conséquent, je trouve qu’il y a une disproportion absolument insupportable entre l’hypocrisie qui a été, Monsieur le Président, la vôtre, celle de vos amis, celle de votre majorité, lorsqu’en Autriche, à la suite d’élections parfaitement libres, parfaitement régulières, le parti de la liberté autrichien est entré au gouvernement et où tous vos amis politiques et vous-même vous avez proposé ici, dans cette enceinte régionale, la suspension des relations de coopération qui existaient entre notre Région et l’Autriche.
D’autre part, le contraste absolument extravagant qu’il y a dans la complaisance, dans cette coopération et notamment dans cette coopération économique. Comment ne pas être scandalisé par le fait que l’on subventionne une maternité à Khammouane au Laos et que l’on a refusé au motif de schéma régional de venir en aide à la maternité de La Mure en Isère ? Comment ne pas être scandalisé par le fait que notre programme de coopération a financé la filière de fabrication de la chaussure à Dong Nai alors que l’on sait refuser, au motif que l’Europe l’interdisait, toute aide à la filière de la chaussure à Romans?
Il s’agit là d’une manifestation absolument anormale et d’une utilisation scandaleuse de l’argent du contribuable que nous prendrons à témoin, réserve faite des aspects purement sanitaires et purement humanitaires et notamment relativement à l’hôpital, que nous nous réservons éventuellement d’approuver en commission permanente. Pour le reste, nous sommes hostiles à ces projets et tant que le régime n’aura pas changé. Mais s’il change, nous n’aurons plus besoin de venir en aide à l’économie du Laos et du Vietnam.