Intervention de Jacques Vassieux – 30 novembre 2006
Rapport n° 06.13.895
Monsieur le Président, chers collègues,
Pour mettre en place un schéma d‘aménagement et de développement du massif alpin, il faut tenir compte des spécificités de certains territoires montagnards, de la faible densité de population, des difficultés de déplacement, de la topographie très contraignante et de son économie.
Aussi à l’occasion de la présentation de ce rapport, nous voudrions souligner ou rappeler quelques points essentiels à nos yeux.
Rappeler :
– que l’agriculture dont la survie est continuellement menacée rencontre de nombreuses difficultés pour demeurer une activité marchande,
– que les richesses de la forêt alpine sont insuffisamment exploitées,
– que des efforts conséquents doivent être entrepris en direction des petites et très petites entreprises qui font la force de l’économie alpine mais dont le tissu reste fragile.
En effet dans les vallées secondaires, rares sont les nouvelles installations après l’échec de la transmission d’une petite entreprise locale. Et cela sera ainsi tant que les gouvernements n’auront pas mis fin au racket fiscal envers ceux qui travaillent. Seule l’entreprise crée l’emploi. Vous le savez bien, mais une fois au pouvoir vous l’oubliez, vous les politiques de droite et de gauche, vous qui avez mené, par votre incompétence et votre refus d’écouter le peuple, notre pays à la ruine !
Nous le savons, bien que le développement des Alpes, est essentiellement fondé sur des activités touristiques, il doit intégrer les nouvelles attentes et les évolutions climatiques, nous savons aussi que la pression foncière et les conflits d’usage qui ont largement dépassé la proximité des villes pour s’étendre à l’ensemble du massif sont une préoccupation majeure des populations montagnardes.
L’attractivité des Alpes est aussi étroitement liée à ses richesses environnementales, à la qualité et à la diversité de ses paysages, à son patrimoine culturel riche et diversifié qu’il est indispensable de préserver.
Nous pensons que l’économie alpine doit pouvoir tirer le meilleur parti du dynamisme des grandes agglomérations. Même si, les pôles de compétitivité dont disposent aujourd’hui les deux régions alpines constituent une réelle opportunité, c’est l’accompagnement d’activités spécifiques au massif qui permettra un développement harmonieux de l’espace montagnard.
Le potentiel du tourisme d’hiver risquant d’être fragilisé dans un contexte de changements climatiques, il est essentiel de restructurer et diversifier sur l’année les activités autour des pôles touristiques que constituent les stations moyennes.
Cette consolidation doit s’accompagner de la prise en compte de la gestion de la pluriactivité et du soutien à la pratique de ces activités par le plus grand nombre et tout particulièrement par les populations locales.
Pour nous la préservation des activités agricoles qui contribuent à celui de la qualité environnementale du massif passe par le renforcement des filières d’excellence et le développement des marchés de proximité.
Le rôle de la forêt dans la qualité des paysages, la biodiversité et la protection contre les risques naturels est aujourd’hui reconnu. Le maintien de sa bonne gestion nécessite une meilleure utilisation de son potentiel économique et le développement de nouveaux débouchés tels que le bois énergie, le bois construction…
Quand aux transports qui jouent un rôle majeur dans le développement du massif, ils doivent répondre aux besoins croissants de déplacements. Bien sûr l’accessibilité et la mobilité constituent des conditions essentielles de la vie dans les Alpes mais avant de vouloir faire le Lyon-Turin, pour lequel nous n’avons pas le financement, la priorité devrait être d’achever ce qui est commencé, je pense par exemple, au désenclavement du Chablais ou à l’achèvement de l’A 41.
Oui, il nous semble qu’avant de vouloir créer de nouvelles liaisons internationales il faudrait s’attacher à mettre en place des liaisons régionales et interrégionales de qualité, ce qui implique d’améliorer l’offre ferroviaire, de renforcer et de sécuriser le réseau routier, en particulier pour l’accessibilité de territoires n’ayant pas d’autres alternatives.
Bref, il faut tout simplement faire preuve de bon sens et non plus agir en fonction des intérêts partisans. Mais ça c’est aussi une autre histoire.
Je vous remercie de votre attention.